au milieu des autres bœufs. Or, Phaéthôn, ayant apercu
la peau du lion terrible, se rua sur l’habile archer Hèraklès
pour le frapper au flanc, du choc de son front solide.
Mais le roi Hèraklès fit un pas en avant, saisit la
corne gauche de sa large main, et, lui ployant le cou
contre le sol, le rejeta en arrière d’un coup d’épaule,
tandis que les muscles roidis se gonflaient puissamment
sur son bras tendu. Et le Roi, et son fils, le brave
Phyleus, et tous les bouviers admiraient la force prodigieuse
de l’Amphitryôniade.
Or, Phyleus et le fort Hèraklès, quittant les grasses campagnes, regagnaient la ville. Mais aussitôt qu’ils eurent rapidement parcouru l’étroit sentier qui allait des étables au milieu d’un bois, à travers les vignes, et dès qu’ils eurent atteint la route ordinaire, le fils bien-aimé d’Augéias, ayant penché la tête sur l’épaule droite, parla ainsi au descendant du très-haut Zeus, qui marchait en arrière :
— Étranger, j’ai entendu, il y a longtemps, un récit qui te concernait, et je viens de me le rappeler. Un homme, dans la pleine jeunesse, vint ici d’Argos. C’était un Akhaien, de Hélika, située sur les bords de la mer. Il racontait, au milieu d’un grand nombre d’Épéens, qu’un Argien avait tué, en sa présence, une bête féroce, un lion horrible, calamité des campagnards, ayant son repaire auprès du bois de Zeus Néméen ; mais il ne savait pas exactement si c’était un habitant de la sainte Argos, ou de Tiryntha ou de Mykèna. Voilà du moins ce qu’il racontait. Seulement, si mon souvenir est sûr, il aüîrmait que ce devait être un descendant de Perseus. Je présume que toi seul as fait cela parmi les Aigialéens. D’ailleurs, cette peau de bête féroce qui t’enveloppe