pied des vaches, afin de les traire ; l’autre mettait sous les mères les petits altérés de lait tiède ; un autre tenait le vase à traire ; un autre caillait le lait en fromage, et un autre séparait les taureaux des femelles.
Augéias parcourait toutes ses étables et visitait les troupeaux que lui ramenaient ses pasteurs. Et son fils et le fort Hèraklès aux graves pensées l’accompagnaient . Bien qu’il eût dans la poitrine un cœur inébranlable que rien ne pouvait émouvoir, l’Amphitryôniade était en grande admiration devant cette immense multitude de bœufs. À la vérité, personne n’aurait jamais dit ni pensé que tant de bétail pût appartenir ai un seul homme, ni même à dix, fussent-ils les plus riches d’entre les Rois. C’est que Hèlios avait fait à son fils ce don précieux d’être, entre tous les hommes, le plus riche en troupeaux ; et il en augmentait sans cesse le nombre, car son bétail ne souffrait d’aucune de ces maladies qui rendent inutiles les soins des pasteurs ; de sorte que ses vaches se multipliaient et s’amélioraient d’année en année, produisant beaucoup de petits mâles et de petites femelles.
Puis, venaient trois cents taureaux aux cuisses blanches, puis, deux cents autres au poil rouge, et déjà désireux des génisses ; puis, enfin, douze consacrés à Hèlios, blancs comme des cygnes et supérieurs à tous. Et xls paissaient d’habitude à l’écart, fiers de leur beauté, là où l’herbe était plus épaisse. Et quand les bêtes féroces s’élançaient de la forêt sombre dans la plaine, afin d’assaillir les vaches, ils couraient les premiers au combat, attirés par l’odeur des fauves, et, les yeux fixes, ils mugissaient, annonçant une mêlée terrible.
Et le plus irritable, le plus vigoureux et le plus fier d’entre eux était le grand Phaéthôn, que les bouviers disaient semblable à un astre, parce qu’il resplendissait