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Amykos, ainsi atteint, tomba, le dos sur les herbes vertes. S’étant aussitôt relevé, le combat devint plus acharné. Ils se meurtrissaient l’un l’autre des coups des cestes solides ; mais le roi des Bébrykes n’atteignit que la poitrine, tandis que l’invincible Polydeukès lui couvrit la face de plaies horribles. Ses chairs fondaient en sueurs, et il faiblissait malgré sa haute taille. Le Tyndaride, au contraire, supérieur à la fatigue, grandissait et s’animait d’une plus vive couleur.

Comment le fils de Zeus dompta-t-il enfin l’homme barbare ? Parle, ô Déesse, car tu le sais, et moi, ton interprète, je ne dis que ce que tu veux, et comme tu le veux.

Et Amykos, pour en finir, saisit de la main gauche le bras gauche de Polydeukès, et, se courbant de côté, il lança son vaste poing droit ; mais Polydeukès se baissa, et, redressant la tête, le frappa sur la tempe gauche de sa main robuste qui retomba sur l’épaule, et un sang noir jaillit de la tempe enfoncée. De l’autre main, il lui fracassa les dents serrées de rage ; et, toujours, et d’un mouvement plus rapide, il lui écrasait entièrement la face. Et Amykos, renversé sur la terre, renonça au combat ; et, près de mourir, il étendait ses mains suppliantes. Mais tu ne l’achevas pas, ô Polydeukès habile au ceste, bien que vainqueur. Et il jura par un grand serment, attestant son père Poseidaôn du fond de la mer, de ne plus être désormais et volontairement dur aux étrangers.

Voici que je t’ai chanté un hymne, ô Roi ! Maintenant, je te chanterai, ô Kastôr Tyndaride, rapide cavalier, habile à brandir la lance et couvert d’airain !

Les deux fils de Zeus entraînaient les deux filles de Leukippos, qu’ils avaient enlevées ; mais leurs fîancés,