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amykos.

Combat de coqs ou de lions, tel en sera le prix.

Amykos parla ainsi, et il souffla dans une conque creuse. À ce son, les Bébrylkes chevelus se réunirent sous les platanes ombreux. De son côté, Kastôr, l’excellent cavalier, appela tous les héros de la nef Magnèsienne ; et les deux athlètes, ayant enveloppé leurs poings de longues lanières de peau de bœuf, s’avancèrent l’un contre l’autre, respirant le meurtre.

Là, ils firent de grands efforts à qui tournerait le dos à la lumière de Hèlios ; mais, ô Polydeukès, tu fus plus habile que l’homme géant, et les rayons frappèrent la face d’Amykos. Le cœur plein de colère, celui-ci se précipita, cherchant à frapper, mais le Tyndaride le prévint et l’atteignit au bas du menton. Amykos, plus furieux encore, redoubla, la tête penchée sur le sol. Et les Bébrykes poussaient des clameurs, et les héros encourageaient le vigoureux Polydeukès, craignant qu’en ce lieu étroit l’homme semblable à Tityos ne l’accablât de son poids. Mais le fils de Zeus, frappant tour à tour des deux mains, refréna l’impétuosité du fils de Poseidaôn, bien que sa taille fût colossale.

Et ce dernier s’arrêta, comme ivre de douleur et vomissant un sang rouge ; et les chefs firent des cris de joie en voyant les meurtrissures affreuses de la bouche et des joues. Et ses yeux et sa face étaient gonflés. Alors, le roi Polydeukès le trompa en agitant çà et là ses poings sans frapper, et, quand il le vit troublé, il le frappa au-dessus du nez, entre les sourcils, et il lui arracha la peau du front jusqu’à l’os.