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dues à leurs premiers habitants ; qu’ils labourent pour eux leurs champs florissants ; que des milliers de brebis paissent dans la plaine aux gras pâturages ; que des troupeaux de vaches, de retour vers les étables, fassent se hâter le voyageur nocturne, et que d’autres sillons s’ouvrent pour être ensemencés, au temps où la cigale chante sur le faîte et dans le feuillage des arbres, observant les pasteurs exposés à l’air ; que les araignées tendent leurs toiles légères sur les armes, et que le nom même de la guerre soit oublié ! Puissent les Aoides porter la gloire de Hiérôn par delà la mer Scythique, jusqu’aux lieux où régna Sémiramis qui cimentait de larges murs avec de l’asphalte ! Je suis un Aoide, mais les filles de Zeus en aiment beaucoup d’autres encore. Puissent-ils vouloir chanter la Sikélienne Aréthoisa et le belliqueux Hiérôn !

Ô divines filles d’Etéokléas, qui aimez Orkhoménos la Mynienne, antique haine de Thèba, je resterai seul si nul ne m’appelle ; mais j’irai avec mes Muses, si je suis convié, et jamais sans vous ! Car, sans les Kharites, que resterait-il aux hommes ? Que je sois toujours avec elles !