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porte que nous bavardions ? Commande à ceux qui t’appartiennent, et non à des Syracusaines. Songe que nous sommes Korinthiennes d’origine, comme Bellérophôn lui-même. Nous parlons péloponèsien. Il est permis, je pense, aux Dôriens, de parler dôrien.

praxinoa.

Bonne Déesse ! Qu’il ne m’arrive pas un nouveau maître ! Un excepté, je ne me soucie pas du reste, et tu ne me donneras pas de soufflets.

gorgô.

Tais-toi, Praxinoa. La fille de l’Argienne, l’Aoide habile qui a remporté le prix dans l’élégie du Sperkhis, va célébrer Adônis. Elle va chanter quelque chose de beau, à coup sûr. La voilà qui prélude déjà.

l’agide.

— Ô maîtresse, qui aimes Golgôs et Idalios et la haute Eryx, Aphrodita, qui joues avec de l’or ! Après le douzième mois, les Heures aux pieds délicats te ramènent Adônis, tel que le voilà, des bords de l’intarissable Akhérôn, les Heures amies, les plus lentes des Déesses, mais les plus désirées, car elles apportent toujours quelque chose aux mortels.

Kypris Diônaîa ! toi qui rendis Béronika immortelle en versant de l’ambroisie dans son sein, voici que dans sa reconnaissance, ô Déesse dont les noms et les temples sont innombrables, la fille de Béronika, Arsinoa, semblable à Héléna, orne Adônis des plus riches parures.

Auprès de lui brillent autant de fruits mûrs que les arbres en ont porté, de vrais jardins en fleur dans des cor-