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l’étranger.

Courage, femme, nous sommes à bon port.

praxinoa.

Puisses-tu être heureux maintenant et toujours, toi qui m’es cher entre tous les hommes et qui nous as protégées ! — Quel homme excellent et compatissant ! Eunoa est encore dans la foule. Allons, poltronne, pousse ! Très-bien ! Toutes dedans ! comme dit celui qui enferme la mariée.

gorgô.

Praxinoa, viens ici. Regarde ces broderies ; qu’elles sont légères et charmantes ! On dirait des vêtements divins.

praxinoa.

Vénérable Athanaia ! Quelles ouvrières ont fait ces broderies ? Quels peintres ces belles peintures ? Comme elles sont vraies de pose et de mouvement ! Certes, les hommes sont habiles. Et Adônis, qui fut trois fois aimé, qui est aimé par delà l’Akhérôn même, qu’il est beau, reposant sur son lit d’argent, avec cette barbe toute jeune !

un autre étranger.

Taisez-vous, malheureuses ! Tourterelles babillardes ! Elles feraient mourir tout le monde, en parlant toujours la bouche ouverte toute grande.

gorgô.

Terre, notre mère ! d’où sort cet homme ? Que t’im-