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chansons. Comme il en a bien mesuré l’harmonie ! Hélas ! la barbe m’est poussée en pure perte ! Cependant, écoute ces vers du divin Lytiersas :

— Damatèr, aux fruits, aux épis abondants ! que cette moisson soit facile et riche !

Serrez les gerbes, moissonneurs, afin que les passants ne disent pas : Voilà des fainéants qui ne gagnent pas leur salaire !

Tournez les javelles vers le Boréas ou vers le Zéphyros ; c’est ainsi que les épis grossiront.

Que ceux qui battent le blé ne dorment pas à midi, c’est l’heure où la paille se détache mieux du grain.

Mais que les moissonneurs commencent au chant de l’alouette, et ne cessent que lorsqu’elle s’endort. Qu’ils reposent pendant la chaleur.

Ô régisseur avare, fais plutôt cuire nos lentilles que de te couper les doigts à partager un grain de cumin ! —

Voilà ce que doivent chanter des hommes qui se fatiguent au soleil ! Quant à ton amour affamé, ne le raconte qu’à ta mère éveillée le matin dans son lit.