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IDYLLE X



Les Moissonneurs. — Milôn et Battos.



milôn.

Ouvrier laboureur, qu’as-tu donc ? Tu ne mènes plus ton sillon droit comme auparavant ; tu ne coupes plus le blé, de front avec ton voisin, et il te laisse en arrière, comme une brebis dont une épine a blessé le pied. Malheureux ! que feras-tu donc au milieu du jour, si, dès en commençant, tu ne fais rien qui vaille ?

battos.

O Milôn, moissonneur infatigable et dur comme un rocher, ne t’est-il jamais arrivé de regretter un absent ?

milôn.

Jamais. Un homme qui travaille a-t·il le temps de regretter quelqu’un d’absent ?

battos.

Il ne t’est donc jamais arrivé de veiller par amour ?