Dis-moi une chanson bucolique, ô Daphnis, et chante le premier. Commence, et que Ménalkas réponde. Mettez d’abord les veaux sous les vaches, et unissez les taureaux aux génisses encore stériles. Que tous paissent et errent ensemble sous le feuillage ; mais toi, dis une chanson bucolique, et que Ménalkas réponde.
Elle est douce la voix du jeune veau, et celle de la
vache ; les sons de la syrinx sont doux, et les chants du
bouvier et les miens aussi. Je me fais un lit auprès d’une
eau fraîche, et j’y entasse les belles peaux des blanches
génisses que le vent Libyen a renversées du haut du
précipice, tandis qu’elles y paissaient l’arbousier. Et je
me soucie autant de l’été qui brûle, que les enfants s’inquiètent
des discours du père et de la mère.
Ainsi chanta Daphnis, et Ménalkas répondit.
— L’Etna est ma patrie, et j’habite un bel autre sous les roches creuses, et j’ai autant de biens qu’on en possède en