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bourdonnes contre une cigale ! Mais si le chevreau ne te contente pas, voici un bouc. Chante.

lakôn.

Ne te hâte point. Le feu n’est pas après toi. Tu chanteras plus à l’aise à l’ombre de cet olivier sauvage et sous ces bois. Une eau fraîche y coule, et l’herbe y est épaisse où bavardent les sauterelles.

komatas.

Je ne me hâte point, mais ma colère est grande de ce que tu oses me regarder en face, toi que j’ai instruit tout enfant. Voilà la reconnaissance ! Nourrissez des louveteaux et des chiens pour qu’ils vous mangent !

lakôn.

Quand m’as-tu donc enseigné ou dit une seule bonne chose, ô avorton envieux et inepte ?.................... Mais, viens, allons ! et tu chanteras pour la dernière fois.

komatas.

Je n’irai pas là. Voici des chênes, du souchet, et des abeilles qui bourdonnent doucement autour des ruches ; voici deux sources d’eau fraîche ; les oiseaux gazouillent dans le feuillage, et ce pin laisse tomber ses fruit coniques.

lakôn.

Certes, ici, tu fouleras des peaux d’agneau dont la laine est plus moelleuse que le sommeil, tandis que les peaux de bouc qui te portent sentent encore plus mauvais que toi. J’offrirai aux Nymphes un grand kratèr de lait blanc et un autre d’huile douce.