Page:Leconte de Lisle - Hésiode.djvu/170

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

montagne, et qu’il le donna à Amaryllis. Et les femmes poussaient de longs cris, et le bouvier riait.

battos.

Ô belle Amaryllis, nous ne t’oublierons pas, bien que morte. Quand tu t’es éteinte, je t’aimais autant que mes chèvres. Ah ! ma destinée est bien dure !

korydôn.

Il faut être courageux, cher Battos. Le jour de demain sera peut-être meilleur. L’espérance appartient aux vivants, et il n’y a que les morts qui désespèrent. Zeus est tantôt radieux, et tantôt il amasse les nues.

battos.

J’ai du courage. Écarte les veaux ! Ils mangent les feuilles d’olivier. Ici, le blanc !

korydôn.

Ici, Kymaitha ! Du côté de la colline ! Ne m’entends tu pas ? Attends ! Par Pan ! cela finira mal si tu ne t’en vas pas. Voilà qu’elle revient de nouveau. Oh ! si j’avais mon bâton recourbé, comme je t’en frapperais !

battos.

Regarde, Korydôn, au nom de Zeus ! Une épine vient de me blesser là, au-dessous de la cheville. Comme les pointes sont entrées profondément. Que cette génisse meure misérablement ! J’ai été blessé tandis que je ne regardais qu’elle. Vois-tu l’épine ?