Page:Leconte de Lisle - Hésiode.djvu/166

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

J’ai tout appris dernièrement, lorsque j’ai demandé à la feuille de pavot si tu m’aimais. Elle est restée muette et s’est fiétrie, tandis que je la pressais en vain de mon coude.

Et Agroiô, la devineresse au crible, m’a dit des choses vraies, lorsqu’elle glanait l’autre jour à mon côté. Elle m’a dit que j’étais à toi tout entier, et que tu ne te souciais nullement de moi.

Et pourtant je te garde une chèvre blanche, mère de deux petits. La servante à peau brune de Mermnon me la demande, et je la lui donnerai, puisque tu me méprises.

Mon œil droit a tressailli. Vais-je donc la voir ? Je me coucherai ici, auprès de ce pin, et je chanterai, et peut-être me regardera-t-elle, puisqu’elle n’est pas d’acier.

Hippoménès, quand il désira épouser la jeune vierge, courut, tenant des pommes en mains. Atalanta les vit, et aussitôt le délire la saisit, et elle tomba dans un profond amour.

Le divinateur Mélampous conduisit un troupeau de l’Othrys à Pylos, et la mère charmante de la sage Alphésiboia se coucha dans les bras de Bias.

Et Adônis, qui faisait paître ses moutons sur les montagnes, ne jeta-t-il point la belle Kythéréia en une telle fureur d’amour, que, lui mort, elle le serrait contre son sein ?

J’envie Endymiôn qui repose du sommeil immuable. Ô chère femme, j’envie aussi Iasiôn, à qui il fut tant accordé que vous ne le saurez jamais, ô profanes !

J’ai mal à la tête, mais que t’importe ! Je ne chante plus. Je vais tomber et rester là, gisant ; et les loups me mangeront, et ce sera pour toi comme si tu mangeais du miel !