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Puis, un vieux pêcheur et une roche rugueuse sur laquelle le vieillard traîne en hâte un grand filet qu’il va jeter. On dirait qu’il agit violemment, tant les veines de son cou sont toutes gonflées. Il est blanchi par les années, mais sa force est celle d’un jeune homme.

Non loin du vieillard usé par les flots, une vigne est chargée de grappes pourprées. Un jeune enfant la garde, assis sur une haie. À ses côtés il y a deux renards. L’un entre dans la vigne et mange le raisin mûr ; l’autre ourdit des ruses contre la besace, résolu de persévérer jusqu’à ce qu’il ait dérobé le déjeuner de l’enfant. Et celui-ci tresse un piège à sauterelles avec des pailles de blé et des brins de jonc. Et il y met tant de soins qu’il ne songe ni à la besace, ni à la vigne.

Autour du vase se déploie une acanthe flexible Cest une merveille Aiolienne, un prodige qui te pénétrera d’admiration. Je l’ai acheté d’un marin de Kalydôn, au prix d’une chèvre et d’un grand fromage blanc. Jamais mes lèvres n’y ont touché, et il est encore tout neuf. Volontiers je te le donnerais, si tu me chantais ce que je désire, et, certes, je ne serais point envieux de toi. Allons, ami, sans doute tu ne gardes point tes chants pour le Hadès sans mémoire ?

thyrsis.

Commencez un chant bucolique, ô chères Muses, commencez. — Je suis Thyrsis de l’Etna, et la voix de Thyrsis est douce.

Où donc étiez-vous, tandis que Daphnis languissait d’amour, ô Nymphes ? Était-ce dans les belles vallées du Pénéios ou-dans celles du Pindos ? Certes, vous ne suiviez pas le large cours du fleuve Anapos ; vous n’habitiez ni les cimes de l’Etna, ni l’onde sacrée de l’Akis.