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désirable des mortels ; car, sans toi, en effet, tous leurs travaux sont inutiles, il n’y a pour eux ni richesses, ni douces unions, et l’homme laborieux n’arrive point à la vieillesse. Seule tu gouvernes toutes choses et tu commandes à tous. Viens, ô Déesse ! sois toujours bienveillante à ceux qui enseignent tes mystères, et délivre-nous des tristes douleurs de la maladie.




LXVI


parfum des euménides

Les Aromates



Entendez-moi, Déesses rugissantes et partout honorées, Tisiphonè, Allèktô, et toi divine Mégaira, ô Nocturnes et cachées, qui habitez dans les profondeurs de la terre, au fond d’un antre obscur, auprès de l’Eau sacrée de Styx, et qui n’approchez point des hommes avec de bons desseins, furieuses, insolentes, inévitables, vêtues de peaux de bêtes fauves, vengeresses, filles d’Aidès, Vierges terribles et terrestres, aux mille formes, aériennes, invisibles, rapides comme la pensée. Ni les flammes de Hèlios, ni la clarté de Sélènè, ni la puissance de la sagesse, ni la vertu d’une longue vie laborieuse, ni les charmes de la belle puberté ne peuvent exciter la joie contre votre volonté ; mais vous avez toujours les yeux tendus sur les innombrables générations des hommes, et vous en êtes