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XXXIII


parfum d’apollôn

La Manne



Viens, bienheureux Paian, tueur de Tityos, Phoibos Lykoréen, vénérable Dieu de Memphis, dispensateur des richesses, qui as une lyre d’or, ensemenceur, laboureur, Pythien, Titan antique, Smintheus, tueur de Pythôn, prophète Delphien, agreste, Porte-Lumière, Daimôn propice, glorieux jeune homme, conducteur des Muses, qui mènes les chœurs, Archer qui lances des flèches, Roi Dèlien dont l’œil étincelant distribue la lumière aux hommes, Dieu aux cheveux d’or, qui manifestes les saintes leçons et les oracles, entends-moi favorablement tandis que je te prie pour les peuples. Tu vois, en effet, tout l’immense Aithèr et la riche terre au-dessous de toi, et, pendant la nuit tranquille, tu voiles ta face de la nuée des Astres. Tes racines sont au delà, et tu possèdes les limites du Kosmos, et tu es le principe et la fin de toutes choses. Tu fais tout fleurir ; ta kithare sonore emplit l’espace et s’entend jusqu’aux dernières extrémités ; mais quand tu chantes sur le mode Dorien, tu règles tout l’espace, tu varies harmonieusement les races des hommes, mêlant les hivers et les étés, ceux-là à l’aide des cordes graves, ceux-ci à l’aide des cordes aiguës, et les printemps fleuris, par le mode Dorien. Et c’est pour cela qu’on te nomme le roi Pan, aux deux cornes, qui envoie les sifflements des vents. Puisque tu tiens les sceaux du Kosmos,