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comment, s’étant partagé les honneurs et les richesses dès l’origine, ils s’emparèrent de l’Olympos aux nombreux sommets.

Dites-moi ces choses, Muses aux demeures Olympiennes, et quelles furent, au commencement, les premières d’entre elles.

Avant toutes choses fut Khaos, et puis Gaia au large sein, siège toujours solide de tous les Immortels qui habitent les sommets du neigeux Olympos et le Tartaros sombre dans les profondeurs de la terre spacieuse, [120] et puis Érôs, le plus beau d’entre les Dieux Immortels, qui rompt les forces, et qui de tous les Dieux et de tous les hommes dompte l’intelligence et la sagesse dans leur poitrine.

Et de Khaos naquirent Érébos et la noire Nyx. Et, de Nyx, Aithèr et Hèmérè naquirent, car elle les conçut, s’étant unie d’amour à Érébos.

Et, d’abord, Gaia enfanta son égal en grandeur, l’Ouranos étoilé, afin qu’il la couvrit tout entière et qu’il fût une demeure sûre pour les Dieux heureux.

Et puis, elle enfante les hautes montagnes, fraîches retraites des divines [130] Nymphes qui habitent les montagnes coupées de gorges, et puis la mer stérile qui bout furieuse, Pontos ; mais pour cela, ne s’étant point unie d’amour. Et puis, unie à Ouranos : elle enfante Okéanos aux tourbillons profonds, et Koios, et Kréios, et Hypériôn, et Iapétos, et Théia, et Rhéia, et Thémis, et Mnèmosynè, et Phoibè couronnée d’or, et l’aimable Téthys. Et le dernier qu’elle enfante fut le subtil Kronos, le plus terrible de ses enfants, qui prit en haine son père vigoureux.

Et elle enfanta aussi les Kyklôpes au cœur violent, [140] Brontès, Stéropès et le courageux Argès, qui remirent à