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ne dépeuple la ville de ses citoyens, que jamais la sédition n’ensanglante la terre de meurtres domestiques, que la fleur de la jeunesse ne soit point cueillie, que l’amant d’Aphrodita, le fléau des mortels, Arès, ne tranche pas cette fleur !

Antistrophe II

Que les autels brûlent, entourés de sacrificateurs vénérables, afin que la chose publique prospère ! Qu’ils honorent le grand Zeus, le très grand Dieu hospitalier, qui, par la loi antique, a établi les Destinées ! Prions pour que toujours, ici, les générations se multiplient et pour qu’Artémis Hékata protège l’accouchement des femmes.

Strophe III

Que jamais le carnage ne se rue ici, tuant les guerriers, saccageant la ville, ennemi des Chœurs et de la Kithare, et n’y déchaîne tout armé le lamentable Arès au milieu des clameurs publiques ! Que l’horrible essaim des maladies s’abatte loin de la vigueur des guerriers, et que le Lykien Apollôn soit toujours favorable à toute cette jeunesse !

Antistrophe III

Que Zeus, en toute saison, entr’ouvre la terre pour une abondante fécondité ! Que les troupeaux paissants enfantent partout d’innombrables petits, et que chacun soit comblé de biens par les Dieux ! Que les Muses, les divines chanteuses, accordent leurs voix, et que le son de la Lyre s’unisse harmonieusement au son de leurs bouches sacrées !