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amères et cruelles. Hélas ! hélas ! vivante, je me pleure en paroles lugubres. Je t’implore, ô terre d’Apis ! Comprends, hélas ! ma voix étrangère. Voici que je déchire et que je lacère les vêtements de lin et les voiles Sidoniens.

Antistrophe VI.

Ils vouent des offrandes aux Dieux, ceux qui, sauvés par une heureuse destinée, n’ont plus l’épouvante de la mort. Hélas ! hélas ! hélas ! il est difficile de pénétrer ce qui nous est réservé. Où cette tempête m’entraînera-t-elle ? Je t’implore, ô terre d’Apis ! Comprends, hélas ! ma voix étrangère. Voici que je déchire et que je lacère les vêtements de lin et les voiles Sidoniens.

Strophe VII.

Certes, l’aviron et cette demeure aux voiles de lin qui abritait ma faiblesse contre la mer m’ont conduite ici, à l’aide des vents, sans avoir subi de tempête. En ceci je n’accuse personne. Mais que le Père Zeus, qui voit tout, donne à cette destinée une fin heureuse, et que, noble race d’une mère vénérable, nous puissions, hélas ! vierges et libres, échapper au lit de ces hommes !

Antistrophe VII.

Que la chaste fille de Zeus me regarde d’un œil pur et tranquille, moi qui la supplie ! Vierge, qu’elle défende des vierges contre la persécution et la violence, et que, noble race d’une mère vénérable, nous puissions, hélas ! vierges et libres, échapper au lit de ces hommes !