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LE MESSAGER.

Ô nom de Salamis, très-amer à entendre ! Hélas ! Combien je gémis au souvenir d’Athèna !

LE CHŒUR DES VIEILLARDS.
Antistrophe III.

Les Athènaiens sont terribles à leurs ennemis. D’innombrables femmes Perses se souviendront qu’ils les ont faites veuves et sans enfants !

ATOSSA.

Malheureuse ! je reste muette, accablée de ces maux ; car cette calamité est telle que je ne puis ni parler, ni m’inquiéter du désastre. Cependant, il faut bien que les hommes subissent les maux que leur envoient les Dieux. Dis-nous donc tout, calme-toi, malgré tes gémissements sur nos misères. Dis ceux qui vivent encore et ceux que nous avons à pleurer, et qui, portant le sceptre, sont morts, laissant leur armée sans chefs.

LE MESSAGER.

Xerxès vit et voit la lumière.

ATOSSA.

Tu apportes une lumière dans ma demeure, un jour éclatant dans une nuit noire !