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c’est mon souhait. Que l’ardeur de Hèlios ne dessèche point le germe des plantes et ne fasse point avorter les bourgeons ! Que la stérilité mauvaise soit écartée ! Que les brebis, toujours fécondes, lourdes d’une double portée, mettent bas au temps voulu ! Que le peuple, riche des biens abondants de la terre, honore les présents des Dieux !

ATHÈNA.

Entendez-vous, Gardiens de la Ville, ces souhaits heureux ? Elle est très-puissante, en effet, la vénérable Érinnys, auprès des Immortels et des Dieux souterrains. Elles disposent manifestement et avec une suprême puissance de la destinée des hommes. Aux uns elles accordent les chants joyeux, aux autres elles infligent une vie attristée par les larmes.

LE CHŒUR DES EUMÉNIDES.
Strophe II.

Je repousse la fortune mauvaise qui frappe les hommes avant le temps. Accordez aux vierges qu’on aime les époux qu’elles désirent, ô Déesses, sœurs des Moires, vous qui avez cette puissance, justes Daimones qui hantez chaque demeure, présentes en tout temps, et qui, pour votre équité, êtes partout les plus honorées des Dieux !

ATHÈNA.

Je me réjouis d’entendre vos souhaits bienveillants pour la terre que j’aime. Je loue la Persuasion aux doux yeux qui dirigeait ma langue et ma parole, tandis qu’elles