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Strophe I.

Hélas ! hélas ! ô Dieux ! Voici un grand malheur, mes amies ! Certes, nous avons inutilement beaucoup travaillé. Hélas ! ceci est un grand malheur, un malheur insupportable ! La bête s’est échappée des rets ! Domptées par le sommeil, nous avons perdu notre proie !

Antistrophe I.

Ah ! fils de Zeus, tu es le voleur ! Jeune Dieu, tu as outragé de vieilles Déesses en protégeant ton suppliant, cet homme funeste à celle qui l’a conçu. Toi qui es un Dieu, tu nous as arraché celui qui a tué sa mère ! Qui dira que cela est juste ?

Strophe II.

J’ai entendu un reproche dans mes songes. Il a pénétré dans mon flanc, dans le cœur, dans le foie ! Je ressens le coup du flagellateur, du terrible bourreau. C’est une profonde horreur !

Antistrophe II.

C’est ainsi que ces Dieux plus jeunes que nous usent de la puissance suprême et agissent contre la justice en faveur de ce caillot de sang qui dégoutte de la tête aux pieds ! On permet que le nombril de la terre abrite cet impie souillé de sang par un meurtre effroyable !