Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/219

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Avant qu’une première plaie soit fermée, un nouveau sang jaillit !

Le Chœur des Vieillards.
Strophe IV.

Certes, tu te hâtes de rappeler le Daimôn furieux de ces demeures. Hélas ! hélas ! Maux terribles et fortune lamentable ! Ô Dieux ! hélas ! c’est Zeus qui a tout voulu et tout fait. Rien, en effet, n’arrive parmi les hommes sans Zeus. Rien ne nous est envoyé que par les Dieux. Hélas ! hélas ! ô Roi, ô Roi ! comment te pleurerai-je ? comment dirai-je combien je t’aimais ? Tu gis dans cette toile d’araignée, ayant rendu l’âme par un meurtre impie ! Malheur à moi ! Te voilà couché sur ce lit d’esclave par un crime plein de ruse, frappé de la hache à deux tranchants !

Klytaimnestra.
Strophe V.

Tu dis que ce crime est le mien, mais ne dis pas que je suis la femme d’Agamemnôn. Celui qui a pris ma forme ? c’est l’antique et inexorable vengeur d’Atreus et de son repas horrible. C’est lui qui a vengé sur cet homme les enfants égorgés.

Le Chœur des Vieillards.
Antistrophe IV.

Qui témoignera que tu es innocente de ce meurtre ?