Ah ! insensée Héléna ! Seule, que d’innombrables âmes tu as perdues sous Troia ! Et voici que tu avais aussi marqué d’une ineffaçable tache de sang la vie glorieuse de celui qui vient de mourir ! Dès lors, Éris, enfermée dans les demeures, a médité le meurtre de l’homme.
N’invoquez pas la Moire de la mort en vous lamentant sur ce que j’ai fait ; ne vous irritez pas contre Héléna, parce qu’elle a détruit les guerriers. Elle n’a point perdu seule tant d’âmes Danaennes, ni causé seule ces intolérables douleurs.
Ô Daimôn qui as hanté cette demeure et les deux Tantalides, tu as doué les femmes de leur audace sauvage, et tu déchires mon cœur ! Et, debout sur ce cadavre, comme un corbeau funèbre, la voilà qui chante son chant de triomphe !
Voici que tu parles plus véridiquement en accusant le Daimôn trois fois terrible de cette race. C’est lui, en effet, qui excite cette soif du sang dans nos entrailles.