Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/218

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Strophe III.

Ah ! insensée Héléna ! Seule, que d’innombrables âmes tu as perdues sous Troia ! Et voici que tu avais aussi marqué d’une ineffaçable tache de sang la vie glorieuse de celui qui vient de mourir ! Dès lors, Éris, enfermée dans les demeures, a médité le meurtre de l’homme.

Klytaimnestra.

N’invoquez pas la Moire de la mort en vous lamentant sur ce que j’ai fait ; ne vous irritez pas contre Héléna, parce qu’elle a détruit les guerriers. Elle n’a point perdu seule tant d’âmes Danaennes, ni causé seule ces intolérables douleurs.

Le Chœur des Vieillards.
Antistrophe II.

Ô Daimôn qui as hanté cette demeure et les deux Tantalides, tu as doué les femmes de leur audace sauvage, et tu déchires mon cœur ! Et, debout sur ce cadavre, comme un corbeau funèbre, la voilà qui chante son chant de triomphe !

Klytaimnestra.
Antistrophe III.

Voici que tu parles plus véridiquement en accusant le Daimôn trois fois terrible de cette race. C’est lui, en effet, qui excite cette soif du sang dans nos entrailles.