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nelle. Des souffles rapides nous ont amenées. Le retentissement du son de l’acier a pénétré au fond de nos antres. Il a chassé la pudeur vénérable, et nous avons été emportées, pieds nus, sur ce char ailé.

promètheus

Hélas, hélas ! Race de Téthys aux nombreux enfants, filles du Père Okéanos qui roule son cours infatigable autour de la terre, regardez ! Voyez de quelles chaînes je suis étreint, sur le dernier faîte de cette roche escarpée, comme une misérable sentinelle !

le chœur des okéanides
Antistrophe I.

Je le vois, ô Promètheus ! Une effrayante nuée chargée de larmes emplit mes yeux, quand je contemple, dans ces étreintes d’acier, ton corps se consumant sur cette roche. Des timoniers nouveaux gouvernent l’Olympos. Tyranniquement Zeus commande par des lois récentes, et il abolit les antiques Choses augustes !

promètheus

Sous la terre, dans le Hadès que hantent les Morts, dans l’immense Tartaros, que ne m’a-t-il précipité, chargé d’indissolubles et rudes chaînes ! Nul Dieu, ni aucun autre, ne se réjouirait de mes maux ! Maintenant, jouet misérable des Vents, je subis des tortures agréables à mes ennemis.

le chœur des okéanides
Strophe II.

Qui donc, parmi les Dieux, est si dur de cœur, que