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Talthybios.

Dis-tu que la patrie et l’armée se regrettaient l’une l’autre ?

Le Chœur des Vieillards.

Combien je soupirais du fond de mon cœur attristé !

Talthybios.

D’où venait votre triste inquiétude pour l’armée ?

Le Chœur des Vieillards.

Depuis longtemps le remède à mon mal est le silence.

Talthybios.

Qui redoutiez-vous donc en l’absence de vos maîtres ?

Le Chœur des Vieillards.

Maintenant, selon ta parole, le meilleur est de mourir.

Talthybios.

Certes, car les choses ont eu une heureuse fin. Ce qui arrive dans un long espace de temps amène tantôt des biens, tantôt des revers. Qui, si ce n’est les Dieux, peut passer tout le temps de la vie sans malheur ? En effet, si je voulais rappeler nos misères, les accidents des nefs,