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Le Chœur des Vierges


Le même Daimôn les a frappés à la fois !


Le Messager


Un même destin a détruit la malheureuse race d’Oidipous. Il faut en gémir et s’en réjouir, car la Ville est sauvée ; mais les chefs, les deux princes, avec le fer skythique forgé par le marteau, ont fait le partage des biens paternels. Ils en posséderont tout ce qui suffira pour leur sépulture, poussés à leur ruine par les terribles exécrations de leur père. La Ville est sauvée ; mais, par un meurtre mutuel, la terre a bu le sang des Rois qu’un même père a engendrés.


Le Chœur des Vierges


Strophe I.


Ô grand Zeus ! Et vous, Dieux protecteurs de la Ville, qui gardez la citadelle de Kadmos, dois-je me réjouir et glorifier le sauveur de la Ville ?


Antistrophe I.


Ou pleurerai-je les lamentables chefs de guerre morts sans enfants, et qui, selon le sens véridique de leur nom, ont péri par leur impiété ?


Strophe II.


Ô noire et infaillible Imprécation sur la race d’Oidipous !