Page:Leconte de Lisle - Eschyle (Lemerre, 1872).djvu/131

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’Éclaireur


Qu’il en soit ainsi ! Je dirai maintenant le cinquième, celui qui se tient à la cinquième porte, auprès du tombeau d’Amphiôn, fils de Zeus. Il jure, par la lance qu’il a en main, et qui est, assure-t-il, plus vénérable pour lui qu’un Dieu et plus chère à ses yeux, qu’il saccagera la Ville des Kadméiones, malgré Zeus. C’est le fils au beau visage d’une mère montagnarde, un enfant-homme qui pousse ces clameurs. Un duvet de poils naissants, que multiplie la séve de l’âge, fleurit sur ses joues. Il marche, l’esprit furieux, l’œil farouche, et n’ayant des vierges que le nom ; et ce n’est pas sans menaces qu’il s’approche de la porte. Sur son bouclier d’airain, abri sphérique de son corps, il porte, attachée par des clous, le fléau de la Ville, la Sphinx mangeuse de chair crue, image brillante et ciselée. Sous elle, le monstre tient un homme, un des Kadméiones, de sorte que les coups nombreux portent sur lui. Et il n’est pas venu pour se dérober au combat, et il n’a point fait un long chemin pour être déshonoré, Parthénopaios l’Arkadien ! Tel est le guerrier qui, accueilli parmi les Argiens, leur paye le prix des soins reçus dans Argos, en menaçant nos murailles. Puisse un Dieu ne pas les accomplir !


Étéoklès


Certes, si les Dieux accomplissaient les menaces impies que méditent nos ennemis, certes, nos murs périraient bientôt jusqu’aux fondements ; mais à celui-ci, que tu dis être un Arcadien, j’opposerai un homme qui ne sait point se vanter, mais qui agit, Aktôr, frère de Hyperbios,