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Le Chœur des Vierges


Dis promptement, afin que je le grave aussitôt dans mon esprit.


Étéoklès


Tais-toi, ô malheureuse, et n’effraye point les nôtres.


Le Chœur des Vierges


Je me tais, et je subirai la destinée commune.


Étéoklès


Je préfère tes dernières paroles aux premières. C’est pourquoi laisse ces images, et, par de meilleures prières, supplie les Dieux d’être nos compagnons dans le combat. Puis, quand tu auras entendu mes vœux, chante le chant sacré, l’heureux Paian, qui s’élève au milieu des solennités sacrées des Hellènes, qui donne la confiance aux amis et dissipe la crainte que donne l’ennemi :

– Aux Dieux de la Ville et de la terre, aux Dieux des champs et de l’Agora, aux sources de Dirkè, à l’Ismènos, je jure, si la victoire est à nous et si la Ville est sauvée, d’égorger des brebis sur les autels des Dieux, de leur sacrifier des taureaux, et de consacrer en trophées, dans leurs demeures divines, les armures et les dépouilles prises à l’ennemi. – Tels sont les vœux qu’il faut adresser aux Dieux, sans gémissements, sans lamentations vaines et sauvages. En effet, vous n’en échapperez pas davantage à la fatale destinée. Pour moi, je vais placer aux sept issues des murailles les six guerriers et moi, le