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sont donc pas involontaires. L’unique cause des chutes fréquentes de ce très remarquable talent, et qui n’en reste pas moins hors ligne, réside tout entière dans la préoccupation inféconde, générale, toujours aisément satisfaite, de l’enseignement moral. C’est la plaie secrète qui énerve et qui ronge les natures les plus mâles.

Auguste Barbier n’est donc pas un satirique complet et sans alliage. Sa modération native souffre des excès apparents de ses premières poésies. Il n’était pas homme à faire siffler longtemps, sur l’épaule des pervers et des sots, le fouet sanglant des Érinnyes ; il n’a ni le souffle haletant ni la fureur de l’âpre et fougueux poète des Tragiques, qu’il rappelle parfois ; mais il possède, à l’égal souvent de ses plus illustres confrères de la Renaissance moderne, le regard qui saisit du premier coup les magnificences naturelles et s’en pénètre. Les paysages empruntés de l’Italie en reproduisent avec ampleur les nobles horizons et la chaude lumière. Il voit les choses par les masses plus que par les détails, et il les voit bien, ce qui est un rare mérite. Malgré le parti pris exclusif qui assigne aux Iambes le premier rang parmi ses compositions, Il Pianto restera certainement son vrai titre de gloire. C’est là que le poète a renfermé les meilleurs vers qu’il ait dus à son amour sincère et désintéressé du Beau.

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