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L’APOLLONIDE.


SCÈNE IV


KRÉOUSA, IÔN, LA PYTHONISSE.


LA PYTHONISSE.

Quitte Pythô, mon fils, innocent, les mains pures
De toute violence et sous d’heureux augures.
Pardonne, oublie, et pars pour l’illustre Athèna.
Reçois cette corbeille où l’on t’abandonna,
Les yeux à peine ouverts au jour qui nous éclaire ;
Où, sur le seuil sacré du Temple tutélaire,
Je te trouvai, pleurant dans |on léger berceau,
Faible, charmant et nu comme un petit oiseau.


IÔN.

Ô Prophétesse !


LA PYTHONISSE.

                            Alors, te voyant sans défense,
Pour plaire à Loxias, j’élevai ton enfance.
Tu vécus, tu grandis auprès de ses autels.
Mais sa pensée auguste est cachée aux mortels ;