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le songe d’hermann

je me suis rappelé ce nom dans mon rêve. C’est étrange. Me voici vraiment troublé de cette folle imagination.

ALICE, effrayée.

J’ai entendu remuer sous ces grands arbres. Ô mon Dieu, ne suis-je donc pas seule ici ! (Elle se lève.)

HERMANN.

Il y a quelqu’un vêtu de blanc sur le bord de la rivière ; on dirait une femme. (Il se lève et sort de l’ombre. La lune éclaire son visage)

ALICE, s’enfuyant.

Hermann !

HERMANN, la reconnaissant.

Ô mon rêve, sois béni ! Siegel ! Siegel !

SIEGEL, s’eveillant.

Qu’est-ce ? que me veut-on ? Ah ! c’est toi, Hermann ; laisse-moi donc dormir.

HERMANN.

Je l’ai vue, te dis-je ; c’était elle !