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le prince ménalcas

vous prendrez la régence pendant la minorité de mon frère et je me retirerai dans ma maison de campagne. (Wilhelmine entre et veut se retirer en voyant la princesse.) Restez, Wilhelmine. Madame, permettez-moi de vous présenter cette charmante enfant pour qui je vous demande votre bénédiction maternelle.

LA PRINCESSE.

Comment avez-vous osé, jeune fille, porter vos regards si haut et croire un instant qu’il vous était permis d’épouser votre souverain ?

WILHELMINE.

Hélas ! madame, je n’en sais rien, mais ce n’est point ma faute si nous nous aimons.

LA PRINCESSE.

Vous avez perdu la tête ! Est-ce là une raison ? Et vous, mon fils, persistez-vous toujours dans cette résolution inconcevable ?

LE PRINCE MÉNALCAS.

Sans doute, madame, puisque je l’aime.

LA PRINCESSE.

Adieu, prince, ou plutôt, fermier Ménalcas. Tout est rompu entre nous. Docteur et chambellan, suivez-moi. (Elle sort.)