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LA LAMPE DU CIEL.


Dans le doux abîme, ô Lune, où tu plonges,
Es-tu le soleil des morts bienheureux,
Le blanc paradis où s’en vont leurs songes ?
Ô monde muet, épanchant sur eux
De beaux rêves faits de meilleurs mensonges,
Es-tu le soleil des morts bienheureux,
Dans le doux abîme, ô Lune, où tu plonges ?

Toujours, à jamais, éternellement,
Nuit ! Silence ! Oubli des heures amères !
Que n’absorbez-vous le désir qui ment,
Haine, amour, pensée, angoisse et chimères ?
Que n’apaisez-vous l’antique tourment,
Nuit ! Silence ! Oubli des heures amères !
Toujours, à jamais, éternellement ?

Par la chaîne d’or des étoiles vives,
Ô Lampe du ciel, qui pends de l’azur,
Tombe, plonge aussi dans la mer sans rives !
Fais un gouffre noir de l’air tiède et pur
Au dernier soupir des houles pensives,
Ô Lampe du ciel, qui pends de l’azur
Par la chaîne d’or des étoiles vives !