Posons ces tristes fleurs auprès des coupes pleines.
L’offrande funéraire est douce à qui n’est plus.
Il convient, selon l’ordre et le rite voulus,
Que l’illustre Élektra, la tempe deux fois ceinte,
Verse au mort bien aimé la libation sainte,
Et l’appelle du fond de l’Hadès souterrain.
Ainsi le veut la Femme impie, au cœur d’airain.
De sombres visions brusquement l’ont hantée :
On dit que de l’Époux la face ensanglantée,
Quand vient la nuit divine, habite dans ses yeux,
Et qu’on entend parfois des cris mystérieux
Et d’horribles sanglots à travers la demeure !
Puisse l’Hadès aussi l’entendre ! et qu’elle meure !
Assurément, son âme est en proie aux remords.
La mâchoire du Feu mange la chair des morts ;
Mais l’invincible esprit jaillit de leur poussière.
Quand le meurtre a rougi la terre nourricière,
Quel fleuve, ou quelle mer, a jamais effacé
La souillure du sang aux mains qui l’ont versé ?
Elle tremble aujourd’hui, cette louve traquée,