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POÈMES ANTIQUES.

Hélène avec respect le remet dans tes mains.
Ô divin Démodoce, ô compagnon d’Atrée,
Heureux le favori de la Muse sacrée !
De sa bouche féconde en flots harmonieux
Coule un chant pacifique ; et les cœurs soucieux,
Apaisant de leurs maux l’amertume cruelle,
Goûtent d’un songe heureux la douceur immortelle.



II


UN MESSAGER.


Ô fille de Léda, sur un char diligent
Dont la roue est d’ivoire aux cinq rayons d’argent,
Un jeune Roi, portant sur son épaule nue
La pourpre qui jadis de Phrygie est venue,
Sur le seuil éclatant du palais arrêté,
Demande le repos de l’hospitalité.
Des agrafes d’argent retiennent ses knémides ;
Sur le casque d’airain aux deux cônes splendides
Ondule, belliqueux, le crin étincelant,
Et l’épée aux clous d’or résonne sur son flanc.


HÉLÈNE.


Servez l’orge aux coursiers. L’hôte qui nous implore
Nous vient des Immortels, et sa présence honore.
Dans ce palais qu’Atride à ma garde a commis
Que le noble Étranger trouve des cœurs amis !