Page:Leconte de Lisle - Œuvres, Poèmes antiques.djvu/268

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
258
POÈMES ANTIQUES.



XIII.


HYMNE.


          Une âme nouvelle m’entraîne
Dans les antres sacrés, dans l’épaisseur des bois ;
          Et les monts entendront ma voix,
Le vent l’emportera vers l’étoile sereine.

          Évan ! ta prêtresse, au réveil,
Imprime ses pieds nus dans la neige éternelle ;
          Évan ! j’aime les monts comme elle,
Et les halliers divins ignorés du soleil.

          Dieu des Naïades, des Bacchantes,
Qui brises en riant les frênes élevés,
          Loin de moi les chants énervés :
Les cœurs forts sont à toi, Dieu couronné d’acanthes !

          Évohé ! noirs soucis, adieu.
Que votre écume d’or, bons vins, neuf fois ruisselle,
          Et le monde enivré chancelle,
Et je grandis, sentant que je deviens un Dieu !