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POÈMES ANTIQUES.


II


Souvent, au seuil de l’antre où la rouge verveine
Croît auprès d’un lentisque et d’un vieil olivier,
La fille au noir sourcil parut me convier.
Par la rude Artémis ! Son attente était vaine ;
Car les bœufs sont la joie et l’honneur du bouvier.


I


Quand, aux feux du matin, s’envole l’alouette
Du milieu des sillons de rosée emperlés,
Je ne l’écoute plus ; mes esprits sont troublés ;
Mais pour te ranimer, ô nature muette,
Il suffit d’une voix qui chante dans les blés !


II


Rire de femme et chant d’alouette à l’aurore,
Gazouillements des nids sur les rameaux dorés,
Sont bruits doux à l’oreille et souvent désirés ;
Mais rien ne vaut la voix amoureuse et sonore
D’un taureau de trois ans qui beugle par les prés.