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POÈMES ANTIQUES.

Qui régnez à ses pieds et brillez à son ombre,
Vous ne descendez point aux tombeaux désolés.
Vous êtes sa pensée aux formes innombrables,
Vous êtes son courroux, sa force et sa grandeur.
Salut, Déesses, Dieux ! Soyez-nous favorables,
Salut, rayons vivants tombés de sa splendeur.


LE CHŒUR


Quel nuage a couvert de son ombre fatale
Ton front majestueux, ô fille de Tantale ?
Ton noir sourcil s’abaisse ; un éclair soucieux,
Précurseur de l’orage, a jailli de tes yeux,
Et de ton sein royal la blancheur palpitante
Se gonfle sous les plis de ta robe flottante.


L’AÈDE


Il en est un pourtant plus illustre et plus beau,
C’est le Dieu de Sminthée et de la Maionie :
De l’antique Ouranos il porte le flambeau,
Il verse dans son vol la flamme et l’harmonie.

C’est le roi de Pythô, de Milet, de Klaros ;
C’est le Lykoréen meurtrier de Titye,
Qui sourit, plein d’orgueil, quand sa flèche est partie ;
Le dieu certain du but, protecteur des héros.

Sur l’ombreux Parnèsos, filles de Mnémosyne,
Vous unissez vos voix à sa lyre divine ;