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NIOBÉ.

Atteste Zeus vainqueur, Dieu terrible aux cent têtes,
Dernier né de la Terre, immense Typhoé
À la bouche fumante, ô Père des tempêtes,
De l’immobile Hadès habitant foudroyé !

Chantez l’immortel Zeus, jeunes Océanides
Qui vous jouez en rond sur les perles humides
Kéto, Kallirhoé, Klymène aux pieds charmants,
Kymathoé, Thétys, Glaucé, Kymatolège,
Élektre au cou d’albâtre, Eunice aux bras de neige,
Reines des bleus palais sous les flots écumants !

Saliens vagabonds, retentissants Kurètes,
Qui gardiez son enfance en d’obscures retraites,
Du choc des boucliers faites trembler les cieux !
Générateurs des fruits, Dieux aux robes tombantes,
Chantez en chœur sa gloire, ô sacrés Korybantes,
Indomptables danseurs aux bonds prodigieux !

Et toi qu’il fit jaillir de sa tête infinie,
Déesse au casque d’or, Pallas Tritogénie,
Enseigne sa prudence aux ignorants mortels !
Viens ! dis-nous ses amours, blanche fille de l’onde,
Aphrodite au sein rose, ô Reine à tête blonde,
Volupté, dont le rire a conquis des autels !

Vous tous, du divin Zeus, salut, enfants sans nombre,
De l’Olympe éthéré jusqu’à l’Érèbe sombre,
Fruits de ses mille hymens, monarques étoilés