Tombe et se fane en peu d’instants,
Ma jeunesse, aux pleurs consacrée,
Ne verra pas la fin de son heureux printemps !
Ô mousses du Taygète, ô fleurs de nos vallées,
Propices à nos chœurs joyeux,
Qu’autrefois elle aimait, que ses pas ont foulées,
Flétrissez-vous : Hélène a renié ses Dieux !
Vers ton palais désert et sombre, ô noble Atride,
À travers les flots orageux,
Ne hâte point le cours de ta nef intrépide :
Tu ne reverras plus la blanche Tyndaride
Aux cheveux d’or, aux pieds neigeux !
Pleure comme une femme, ô guerrier courageux !
Du Cygne et de Léda celle qui nous est née,
Sur la pourpre étrangère, insensible à nos pleurs,
Oublie Hellas abandonnée…
Grands Dieux ! de roses couronnée,
Hélène rit de nos douleurs !
Ô Phoibos-Apollôn ! de ta bouche divine
Coule la vérité dont l’esprit s’illumine !
Roi des Muses, chanteur des monts et des forêts,
Roi de l’Arc d’or, armé d’inévitables traits,
Ô dompteur de Python, souverain de Larisse !
Que l’Océan immense et profond se tarisse,
Que l’impalpable Aithèr, d’où ton char radieux