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HÉLÈNE.


LE CHŒUR DE FEMMES.


Vierge Pallas, toujours majestueuse et belle,
Préserve-moi d’Éros ! À ton culte fidèle,
Dans la maison d’Hélène et dans la chasteté
Je fuirai du plaisir l’amère volupté.
Sous ton égide d’or, ô sereine Déesse,
Garde d’un souffle impur la fleur de ma jeunesse !


LE CHŒUR D’HOMMES.


Déesse, qui naquis de l’écume des mers,
Dont le rire brillant tarit les pleurs amers,
Aphrodite ! à tes pieds la terre est prosternée.
Ô mère des Désirs, d’Éros et d’Hyménée,
Ceins mes tempes de myrte, et qu’un hymne sans fin
Réjouisse le cours de mon heureux destin !


DÉMODOCE.


Le Désir est menteur, la Joie est infidèle.
Toi seule es immuable, ô Sagesse éternelle !
L’heure passe, et le myrte à nos fronts est fané ;
Mais l’austère bonheur que tu nous as donné,
Semblable au vaste mont qui plonge aux mers profondes
Demeure inébranlable aux secousses des ondes.


LE CHŒUR D’HOMMES.


Le souffle de Borée a refroidi vos cieux.
Oh ! combien notre Troie est plus brillante aux yeux !