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POÈMES ANTIQUES.

Dis-nous, sage vieillard aux mains harmonieuses,
Ô disciple chéri des Muses glorieuses,
Ô Démodoce, ami des Immortels, dis-nous
Si, loin de Sparte et loin de notre ciel si doux,
Nos yeux, nos tristes yeux, emplis d’une ombre noire,
Verront s’enfuir Hélène infidèle à sa gloire !


DÉMODOCE.


Les équitables Dieux, seuls juges des humains,
Dispensent les brillants ou sombres lendemains.
Ils ont scellé ma bouche, et m’ordonnent de taire
Leur dessein formidable en un silence austère.


LE CHŒUR D’HOMMES.


Ô vieillard, tu le sais, le Destin a parlé.
J’en atteste l’Hadès et l’Olympe étoilé !
Bannis de ton esprit le doute qui l’assiège.
Non, ce n’est point en vain, vierges aux bras de neige,
Que l’Immortelle née au sein des flots amers
A tourné notre proue à l’horizon des mers,
Et que durant dix jours nos rames courageuses
Ont soulevé l’azur des ondes orageuses.


LE CHŒUR DE FEMMES.


Ô cruelle Aphrodite ! et toi, cruel Éros !


LE CHŒUR D’HOMMES.


Enfant, roi de l’Olympe ! ô Reine de Paphos !