Il faut abandonner Sparte, Atride et la terre
D’Hellas, et, sans tarder, à l’horizon des flots,
Suivre le Priamide aux murs sacrés d’Ilos.
Étranger ! si déjà de la maison d’Atrée
Tes pas audacieux n’eussent franchi l’entrée,
Si tu n’étais mon hôte, enfin, et si les Dieux
N’enchaînaient mon offense en un respect pieux,
Imprudent Étranger, tu quitterais sur l’heure
La belliqueuse Sparte, Hélène et la demeure
D’Atride ! Mais toujours un hôte nous est cher.
Tu n’auras pas en vain bravé la vaste mer
Et les vents orageux de la nue éternelle.
Viens donc. Le festin fume et la coupe étincelle ;
Viens goûter le repos. Mais, Étranger, demain
Des rives du Xanthos tu prendras le chemin !
Demi-chœur d’Hommes.
Dieux ! donnez-vous raison aux terreurs de la Reine ?
C’en est-il fait, ô Dieux, de notre paix sereine ?
Je tremble, et de mes yeux déjà remplis de pleurs,
Je vois luire le jour prochain de nos douleurs.