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POÈMES ANTIQUES.

Et, le cœur palpitant, l’âme encore interdite,
Je dis : — Sois la plus belle, ô divine Aphrodite !
— La grande Héré, Pallas, plus promptes que l’éclair,
Comme un songe brillant disparurent dans l’air ;
Et Kypris : — Ô pasteur, que tout mortel envie,
De plaisirs renaissants je charmerai ta vie.
Va ! sur l’onde propice à ton heureux vaisseau,
Fuis Priamos ton père, Ilios ton berceau ;
Cherche Hellas et les bords où l’Eurotas rapide
Coule ses flots divins sous le sceptre d’Atride ;
Et la fille de Zeus, Hélène aux blonds cheveux,
J’en atteste le Styx ! accomplira tes vœux. —


LE CHŒUR DE FEMMES.


Ce récit merveilleux a charmé mon oreille.
À cette douce voix nulle voix n’est pareille.
Des Muses entouré, tel, le Roi de Délos
Mêle un hymne sonore au murmure des flots.
Serait-ce point un Dieu ? le Délien lui-même,
Le front découronné de sa splendeur suprême,
Noble Hélène, qui vient, cachant sa majesté,
D’un hommage divin honorer ta beauté ?


LE CHŒUR D’HOMMES.


STROPHE.


          Descends des neiges de Kyllène,
          Ô Pan, qui voles sur les eaux !
          Accours, et d’une forte haleine
          Emplis les sonores roseaux.