Page:Leconte - Le Bouclier d’Arès, 1897.djvu/92

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Seul, dans la foule abjecte et folle de stupeur,
Il redresse sa taille effrayante, et, sans peur,
Droit au regard du Maître et du Chef invincible,
Son regard a volé comme un trait vers la cible.

Tout s’est tu. L’ombre seule a marché sur le sol.

Les chevaux ont cessé de souffler, et leur col
A senti ; sur leur poil que l’épouvante ride,
Passer comme une main qui les prend à la bride.

Mais Shin-Akhé-Irib fait un signe, et, muet,
Sur sa face de pierre où rien n’a remué
Le peuple entier d’Asshour voit sa volonté luire.