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LES CAPTIFS




Nous que ta volonté foule comme la paille,
Dont les membres hideux, où l’ulcère s’écaille,
S’useront sur l’arête atroce des grès durs,
Pour bâtir, défiant le flot des temps futurs,
Qui vainement déferle aux pieds de ta mémoire,
L’indélébile Temple où siégera ta gloire ;
Dont les pleurs, goutte à goutte en l’ombre ensevelis,
Pourront creuser des trous dans les marbres polis,
Dont les os sont vannés au vent de ta colère,
Nous sommes, ô Faucheur ! ta gerbe et ton salaire.