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Ton pâle diadème est fait d’étoiles doubles,
O Zarpanit ! dormeuse équivoque, qui troubles,
Comme les eaux des lacs, et les reins et les sens,
Qui mêles, en l’effluve inquiet des terrasses,
L’odeur des plantes grasses,
Les senteurs de la faune et l’âme de l’encens.

Tu fais, dans la torpeur des calices nocturnes,
En tes temples trapus, fumants comme des urnes,
Bâiller les grands lotos des fûts épanouis,
Et tu confonds, dans l’ombre où flottent leurs arômes,
Ainsi que des fantômes,
Les couples enlacés des dieux évanouis.

En ta robe rigide aux plis hiératiques,
Tu foules le croissant dont les cornes mystiques
Veillent sur l’Ourartou par les démons hanté
Et l’orgueil douloureux des voluptés stériles
Traîne en odeurs subtiles
Sur le muet sommeil du monde épouvanté.

Des générations dormant dans le suaire
Tu fermes à jamais l’immobile ossuaire,
Et tu scelles les morts dans les cercueils d’étain ;
Mais en tes reins féconds bouillonne, fleuve immense,
L’éternelle semence
De la vie à venir qui jamais ne s’éteint.