Des tentes de Moab aux murs de Samarie,
Ta colère passa comme un feu dans les blés,
Et le jaune Iardèn dans ses ondes charrie
Les cœurs des mutilés.
La somptueuse Zour en pleurant s’est assise
Sur sa grève sans fin que bat la Grande Mer :
Et nous avons scellé, dans Kenaan conquise,
Arvad sur son îlot par un carcan de fer.
L’hyène a nettoyé la blancheur des squelettes,
Et l’eau des torrents clairs n’éveille que l’écho ;
Car nous avons, joyeux, avec des cris de fête,
Aux défilés d’Ekko,
De l’épervier d’Ammon, surpris dans sa caverne,
Écrasé la couvée et les œufs non éclos,
Comblé la source fraîche et tari la citerne,
Scié les dattiers verts et brûlé les silos.
Les impurs circoncis, en crachant des insultes,
Ont pourri dans les puits ou séché dans les fours,
Et Lakish est tombée, au choc des catapultes
Battant ses rondes tours.
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