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LES CHASSEURS




Nous venons du Shinar, la terre d’émeraude,
Du Naharaï qui tremble en ses taillis épais
Quand le tigre, parmi les roselières, rôde :
Nos épaules, ô Roi, fléchissent sous le faix

Des énormes toisons et des fourrures fraîches,
Et la fauve dépouille entassée en monceaux.
Nous jetons à tes pieds, transpercés de nos flèches,
La lionne au poil roux et ses grands lionceaux,

Nos épieux carnassiers teints du sang des panthères,
Les peaux de l’ourse brune et des fiers léopards,
Et, pour orner ta salle aux voûtes solitaires,
Les andouillers géants aigus comme des dards.